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Pierre-Arnaud, responsable clubs & pros, et traileur fou !

Pierre Arnaud a un métier un peu atypique. Il est responsable de la relation avec les Clubs, les Administrations et les Professionnels et également en charge de vendre les produits du catalogue Decathlon Pro, tout cela pour l’agglomération de Chambéry dont notre magasin Décathlon Grésy-sur-Aix. Il nous explique aujourd’hui les contours de ce métier, et comment il l’articule, avec sa passion, le trail.

Salut PA, on sait ce que tu fais chez Décathlon, mais je crois que ça n’est pas tout .. ?

Oui en effet. Je suis également coach sportif. Mais je réduis petit à petit le nombre de personnes que je suis car mon métier chez Decathlon me prend déjà beaucoup de temps. J’ai actuellement 9 personnes que j’entraine à distance pour les aider à préparer leurs objectifs sportifs : Triathlon, Iron Man, Trail, Ultra Trail…

Depuis quand fais-tu du trail ?

J’ai démarré le trail quand je suis rentré chez Decathlon à Narbonne en 2012. Ma première collaboratrice, “Véro” qui m’a appris le métier de vendeur, m’a également partagé sa passion pour le Trail. C’est dans le Massif de la Clape que j’ai fais mes premières foulées sans grandes ambitions. Au départ c’était pout continuer à pratiquer une activité physique sans contrainte, car je viens du tennis, sport pour lequel il faut trouver une personne pour jouer et pouvoir se rendre à des entrainements avec des horaires et des contraintes difficilement compatibles avec le métier de Responsable de Rayon à l’époque.

J’ai ensuite été guidé par d’autres collègues qui pratiquaient le trail depuis déjà quelques années. Puis je me suis inscrit à mes premières courses où comme tout le monde j’ai eu vite la folie des grandeurs et de belles désillusions physiques… 

Depuis quand c’est devenu « sérieux » si on peut dire ça comme ça ?

J’ai commencé à m’entrainer sérieusement à mon arrivée sur le magasin de Nîmes en 2014. Là j’ai rencontré de nouveaux collègues avec des niveaux confirmés et pour les suivre il fallait que je m’entraine un peu plus… De plus le niveau dans cette région est très bon et il y a de nombreuses courses. Je suis aussi d’une nature à faire les choses à fond et, comme beaucoup, j’étais ébahi devant les images de Kilian Jornet, Sébastien Chaigneau, Dawa Sherpa, Thierry Breuil (qui venait alors de signer chez Decathlon pour développer les produits Trail) ce qui m’a naturellement amené vers une pratique beaucoup plus régulière et cadrée.

Quels sont tes objectifs de course de manière générale ? Et ton palmarès ?

Jusqu’à cette année je me suis concentré sur des formats entre 50km et 80km pour construire des bases solides et progresser avant de basculer à partir de l’année prochaine sur des formats Ultra (+ de 100km). C’est pour cela que je vais prendre le départ de la CCC (Courmayeur Champex Chamonix 100km et 6000D+) fin août afin de valider ce passage.

En ce qui concerne mon palmarès :

Plus localement :

Comment tu construis tes entraînements ? De qui t’entoures-tu ?

J’organise une bonne partie de ma vie autour de mon entrainement, pour pouvoir atteindre mes objectifs et continuer à progresser. C’est parfois contraignant mais il faut placer le curseur en fonction de ses attentes. Je le fais aussi parce que cela fait partie de mon équilibre.

Je m’entrainais seul jusqu’à août 2021 où j’ai alors demandé à Nicolas Martin (Vice Champion du Monde et Champion de France de Trail) s’il accepterait de m’entrainer, pour me permettre de passer des paliers, structurer mon entrainement encore un peu plus et surtout me sortir de ma zone de confort. En effet, quand on se fait ses plans d’entrainement soi même, inconsciemment les séances sont très souvent des séances qu’on apprécie… Et surtout je profite de son expérience du très haut niveau pour progresser.

Depuis 3 mois j’ai également fais appel à Sébastien Diefenbronn, nutritionniste, qui m’aide à mieux m’alimenter au quotidien pour pouvoir encaisser la charge d’entrainement et également à mieux m’alimenter pendant mes compétitions.

Ma femme est également un maillon indispensable car l’organisation quotidienne professionnelle, sportive et familiale est toujours très compliquée pour pouvoir s’entrainer entre 10 et 20h par semaine. (50% environs de vélo)

Concernant l’organisation de mon entrainement, chaque semaine je cale mes entrainements en fonction de mon agenda professionnel, mon agenda personnel et l’agenda familial (école, rdv, week-end, vacances…). Parfois il y a donc des entrainements très tôt le matin vers 5h ou alors à la pause déjeuner, ou le soir. Mais je suis un lève tôt donc en général soit je me mets au travail très tôt pour me libérer du temps en fin de journée, soit je me lève très tôt pour aller m’entrainer avant la journée.

Il y a aussi des solutions pratiques comme un entrainement dans ma rue si je dois garder mon fils… ou alors une sortie ou je le tracte sur son vélo… Bref il y a toujours des solutions et jamais d’excuses ! Et le coach Nico est bourré d’imagination !

Tu fais partie de la team France Evadict ? En quoi cela consiste-t-il ?

Depuis cette année, le Team Officiel Evadict est constitué de 10 femmes de très bon niveau ! C’est une superbe équipe qui mets en lumière de très grandes athlètes. 

Evadict à fait le choix de continuer à aider un Team Homme qui était alors déjà en place et composé de 4 athlètes. Suite à mon bon résultat au Trail des Templiers, Thierry Breuil m’a proposé de rejoindre ce Team, même si aujourd’hui celui-ci n’est pas le Team Officiel.

Je suis donc équipé pour ma saison en chaussures, textiles, accessoires, etc… et il m’arrive, comme très récemment, d’aller encadrer des sorties avec des clients pour leur faire tester les prototypes de certains de nos futurs produits ! 

Mon rôle est bien évidemment de mettre en lumière la technicité des produits mais également de pouvoir tester en avant première certains modèles, pour faire des retours aux équipes ingénieurs et chefs de produits, afin de les améliorer avant leur sortie en magasin. On me demande principalement de tester leur résistance sur des test longues durées et mon volume d’entrainement permet d’avoir des retours assez rapide.

Je participe également au Trophée National Decathlon qui à lieu chaque année sur un trail différent et qui regroupe un maximum de collaborateurs Decathlon, les ambassadeurs des magasins et les athlètes des Team. Cette année c’était sur le Trail des Fiz.

Avec ton expérience, quels conseils donnerais-tu à des trailers qui voudraient se mettre des gros objectifs ?

Je leur dirais (même s’ils ne m’écouteront pas…) d’y aller crescendo et de ne pas bruler les étapes. C’est un sport qui demande beaucoup d’entrainement et qui peut être traumatisant si, tout de suite, on souhaite aller vers des formats trop importants.

Il ne faut pas oublier qu’il faut avant tout prendre du plaisir et que le trail, malgré ce qu’on aime en dire, ce n’est pas que de la souffrance. C’est de la souffrance uniquement pour ceux qui justement brûlent les étapes et s’alignent sur des formats trop longs, trop vite. 

De plus, c’est maintenant la course entre les organisations pour savoir qui fera le plus de formats de course sur un week-end ou la course la plus longue du coin. Ajoute à ça la médiatisation du sport et cela banalise complètement la pratique.

Aujourd’hui les personnes trouvent normal de dire “je ne cours pas beaucoup, j’ai juste fait un semi marathon une fois…” C’est déjà énorme !

En bref, allez sur les formats ou vous prendrez du plaisir, mais ne vous dégoutez pas de ce sport magnifique en voulant collectionner le maximum de T-Shirt Finisher ! Pratiquer ce sport c’est bien, mais le plus longtemps possible c’est mieux!

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